Ma Banlieue Flasque

Ma Banlieue Flasque
GROUPE FRANCAIS

1 mars 2019

Ma Banlieue Flasque (1979)
Celluloïd

Encore injustement méconnu et toujours dans l’attente d’une réédition CD, l’unique album de Ma Banlieue Flasque (la banlieue en question se situant dans le secteur de Sannois, Ermont…) est pourtant probablement l’un des meilleurs disques de rock français jamais enregistrés. Il est assez difficile à classer stylistiquement mais il est indéniable qu’il révèle une forte influence de Zappa avec ses morceaux à fractures multiples dont la complexité est masquée par une énergie délirante (très communicative) et une bonne dose de déconnade ; en particulier, le chant qui intervient occasionnellement serait franchement passable au premier degré mais participe bien à la folie de l’ensemble avec des textes qui paraissent idiots (pour peu qu’on arrive à les capter à l’écoute… ce qui n’est pas toujours évident, et ce n’est pas faute d’une prise de son héroïquement nette étant donnée la bordélicité inhérente au groupe : on entend bien tout de la basse enregistrée comme pour un solo de « MDK » -mais ça n’a rien de Zeuhl, bien que certains aient l’air de le penser- jusqu’à la moindre percu de taule bizarre…), pour la narration en français comme pour les rôles en anglais (la voix de fausset criarde…) qu’on rencontre surtout dans le bien nommé morceau d’ouverture « 13’20 d’happiness » (sauf que c’est 10’20 seulement d’après l’étiquette du disque, plutôt 11’ en vrai au chronomètre, et c’est trop court de toute façon…). Cependant on a une sensation plus psyché que prog avec les deux guitares déchaînées et le saxo (ou la flûte) lancé dans des délires free (qui peuvent rappeler aussi des groupes comme Nova mais en plus joyeux, moins véritablement fusion), ce qui les rapprocherait aussi de certains groupes Canterbury (la préciosité en moins – n'empêchant pas pour autant leur musique d'être réellement belle) et de Gong (enfin, quand Gong envoie du pâté, pas quand Gong se laisse dériver dans l’espace…).

Le groupe s’est sabordé au moment de la sortie de l’album, au grand désarroi de sa maison de disques, ce qui est d’autant plus cocasse qu’enregistrer une telle musique en mars 79 semblait de toute façon relever du suicide commercial en pleine période new-wave (à l’écoute on se croirait plutôt dans un truc datant de 72/73, 76 vraiment au plus tard…) (remarque je dis ça mais la France étant le pays attardé qu’on sait, 77-80 a été une période particulièrement féconde du prog hexagonal…). Le disque est rare, néanmoins de nombreux exemplaires neufs ont mystérieusement ressurgi chez les disquaires depuis 2008 environ, il me paraîtrait donc déraisonnable d’y mettre plus de 30 €, même si on peut considérer que musicalement ça les vaut largement…

Des nouvelles de Philippe

Des nouvelles de Philippe
100 % normande

Les titres .

FACE A

1. 13'2O d'happiness (10,20)
2. NSK (7 mn)


FACE B

1. H.B.H.V (5'10)
2. Aller-retour les Grésillons (7'55)
3. Un soir (5'00)

production Celluloïd ltm 1. 021



contact : gautier.loic@gmail.com

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